Voilà, le carrosse
Merci à Kamel de Globe Limousines pour la jolie photo. J’ai pris toutes les autres et je tiens à préciser que Lady Di a un abo chien SwissPass…
Si vous vous voulez visiter la Vieille-Ville, en voiture, s’il-vous-plaît ! Voilà, le carrosse. Après la Place de Neuve, pour monter au village depuis la ville, vous avez également les arrêts Bel-Air, devant Confédération Centre, Molard, devant le Bon-Génie, puis Rive. Après Rive, on arrive. Ce minibus passe toutes les dix minutes du lundi au vendredi, toutes les quinze minutes le samedi, et le dimanche, deux fois par heure jusqu’à 18h00. Et c’est un véhicule de la flotte Globe Limousines ! Rien que ça. Depuis 1958, cette entreprise est connue pour proposer des berlines avec chauffeurs en costard-cravate à la riche clientèle des Palaces, ainsi que des services de sécurité première classe, dignes d’un remake du film Bodyguard. Non, elle ne fait pas que ça et oui, les TPG sous-traitent depuis 2018. Ce qui leur permet d’avoir des véhicules neufs, sans devoir assumer les salaires et les charges sociales des chauffeurs qui nous ramènent au village, vu que leur employeur direct est Globe Limousines. En plus d’être pimpants, 80% des carrosses qui desservent la Vieille-Ville sont électriques. Lorsque cette ligne a vu le jour en 1982, elle portait le numéro 36. Le 10 décembre 2023, après quarante-et-un ans de bons et loyaux services, elle est devenue le 92. On n’a pas compris pourquoi il y a eu ce changement de nomenclature et l’essentiel reste bien entendu d’avoir conservé cette précieuse ligne.
Car les habitants de mon village sont attachés à leur unique ligne. Ce carrosse nous permet certes de rentrer, mais également de descendre en ville ou de circuler au sein de la Vielle-Ville. La ligne 92 ce sont quinze arrêts en tout, qui mènent aux points cruciaux comme Saint-Antoine, l’Eglise Russe, Bourg-de-Four, la Cathédrale, l’Hôtel de Ville et la Place de Neuve. Toutefois, depuis le 15 décembre 2024, mini drame pour minibus, le trajet a été modifié en ajoutant celui qui est devenu l’arrêt de la discorde : Claparède. Le mécontentement d’une partie des résidents est réel. Avant le 15 décembre 2024, après les arrêts, Eglise Russe et Conservatoire populaire, qui s’appelait avant Petit Palais, le carrosse tournait à droite sur St-Victor pour rejoindre la Place Liszt, et poursuivait son tour de la Vieille-Ville. Ce n’est plus le cas.
Avant on tournait ici, à St-Victor, pour rejoindre Liszt
Cela permettait aux habitants du triangle Etienne-Dumont, Beauregard et Tabazan de rentrer chez eux. Maintenant, les mamans et les dames âgées qui habitent dans ce secteur sont embêtées : à cause de ce détour par Claparède, elles n’ont plus leur arrêt Place Liszt. Quand elles reviennent du marché de Rive avec les poussettes, cabas et caddies, c’est compliqué et fatigant. Le minibus tourne désormais à gauche sur St-Victor pour rejoindre le fameux arrêt de la discorde. Celui-ci impose un détour fastidieux avant de revenir en Vieille-Ville. Sans parler des multiples feux imposés par ce nouveau trajet : deux aux Tranchées, puis deux aux Bastions, avant d’arriver à St-Léger, juste avant le petit pont qui marque enfin l’entrée en Vieille-Ville.
Ce détour et le ralentissement subi à cause des feux font perdre beaucoup de temps. Au surplus, c’est également un service inutile car la Place Claparède est déjà desservie par deux grandes lignes genevoises qui s’y arrêtent : le 3 et le 20. Le 92, comme son ancêtre le 36, devrait rester un minibus dédié à la Vieille-Ville. Ainsi, les habitants de mon village peinent à comprendre pourquoi on leur impose cette déviation et cette perte de temps inconfortables. Avant, on arrivait rapidement à Bourg-de-Four, car le minibus y allait directement après Liszt et Palais Eynard. Ce qui veut dire que les personnes qui habitent à Bourg-de-Four et alentours subissent également les désagréments de ce détour. La plupart descendent à Saint-Antoine quand les courses ne sont pas trop lourdes pour éviter de perdre du temps en passant par Claparède. Avant le minibus restait intra-muros. Et cela faisait sens. Selon les chauffeurs, ce ne sont ni Globe Limousines ni les TPG les responsables de ce changement de route. Les décisions sont prises par l’Office cantonal du transport en accord avec le Département des mobilités. On se demande sur quelle base ? Dommage que l’Etat n’ait pas sondé les habitants avant d’opérer ce changement. Pourtant, le 36 avait donné pleine satisfaction pendant plus de quarante ans avec son trajet intra-muros. Un sacré bail, non ?